Quelle est la différence entre la psychologie et la psychiatrie ?

Bien qu’elles soient complémentaires, la psychologie et la psychiatrie sont des disciplines très différentes. Contrairement aux psychologues, les psychiatres ont suivi des études de médecine et sont spécialisé·es dans les pathologies psychiques et mentales. Une expertise pointue résultant de 10 années d’études. Ces professionnel·les sont donc habilité·es à poser un diagnostic, ainsi qu’à prescrire des médicaments et des arrêts maladie. C’est généralement vers un·e psychiatre que l’on oriente d’abord les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire, de schizophrénie, de bipolarité ou encore de dépression sévère. De manière complémentaire, un suivi psychologique peut aussi être bénéfique.

Dans le cas où l’un·e de leurs patient·es nécessiterait un traitement médicamenteux, pour calmer une anxiété ou des symptômes dépressifs par exemple, les psychologues l’orienteraient alors vers un·e psychiatre. Pour faire simple, les psychiatres sont des médecins, les psychologues n’en sont pas.

Les méthodes d’un·e psychiatre versus d’un·e psychologue

Les psychiatres et psychologues peuvent suivre une orientation freudienne, lacanienne ou encore se former aux thérapies cognitivo-comportementales (TCC). Ils et elles peuvent aussi se former à l’hypnose, l’EMDR (pour l’intégration émotionnelle par les mouvements occulaires) ou encore la PNL (Programmation Neuro-Linguistique) en complément.

Un code de déontologie des psychologues a été mis en place en 1996 afin de réguler le domaine et d’éviter d’éventuelles dérives. Les psychiatres peuvent par ailleurs se spécialiser en psychanalyse, un traitement souvent long qui repose sur l’identification et la signification des conflits inconscients. Il existe aussi d’autres spécialisations ; l’accompagnement d’enfants, d’adolescents et/ou d’adultes, par exemple. Les psychologues peuvent, pour leur part, exercer auprès des familles et des couples.

Connaître l’orientation et la spécialisation d’un·e psychiatre ou d’un·e psychologue permet de connaître son domaine de compétence.

Comment sont remboursées les séances de psychiatrie et de psychologie ?

Prise en charge des séances de psychiatrie

Vous pouvez consulter un·e psychiatre sans passer par votre médecin traitant. Toutefois, si c’est votre généraliste qui vous envoie, vous serez mieux remboursé·e. Dans le cas du parcours de soins coordonnés, les psychiatres de secteur 1 appliquent le tarif conventionné par la Sécurité sociale de 46,70 euros : 70% de cette somme sont pris en charge par la Sécurité sociale (soit 31,69€), vous laissant ainsi un reste à charge de 15,01 euros. Il est possible que votre mutuelle couvre ces frais, cela dépend de votre contrat. N’hésitez pas à le parcourir ou à contacter un·e conseiller·e pour poser la question. Pour information, les psychiatres de secteur 2 peuvent pratiquer des dépassements d’honoraires.

Dans le cas d’un conventionnement secteur 2, les tarifs sont généralement plus élevés mais l’Assurance Maladie prend en charge 70% de la base de remboursement fixée à 42,5€. De plus, les prises en charge de l’Assurance Maladie et des complémentaires santé sont plus faibles qu’en cas de conventionnement secteur 1.  La consultation avec un·e psychiatre de secteur 1 coûte alors 55 euros : la Sécurité sociale rembourse 30% sur une base de remboursement de 41,70 euros (soit 11,51 euros) et vous laisse à charge la somme de 43,49 euros. Si vous consultez un·e psychiatre de secteur 2, la Sécurité sociale prend en charge 30% sur une base de remboursement de 39 euros (soit 10,70 euros).

Faites attention, dans le cas de consultations « hors parcours de soins », les prises en charge de l’Assurance Maladie et de votre mutuelle sont plus faibles. Privilégiez les professionnel·les de santé conventionné·es.

Prise en charge des séances de psychologie

Les consultations avec un·e psychologue ne sont généralement pas remboursées par la Sécurité sociale mais peuvent l’être par certaines mutuelles. D’ailleurs, la Mutuelle des Services Publics prend en charge entre 30 € et 150 € par semestre selon les garanties.

D’un autre côté, le dispositif Mon soutien psy, lancé en 2022, prévoit cependant le remboursement, à hauteur de 60 %, de 8 consultations psychologiques par année civile, avec un·e psychologue conventionné·e avec l’Assurance Maladie et partenaire du dispositif. Toutefois, le Premier ministre Gabriel Attal a récemment reconnu que même s’il « partait d’une bonne intention » ce dispositif « n’a pas donné les résultats escomptés ». Notamment parce que, pour y accéder, les patient·es devaient passer par leur médecin traitant. Or avec la pénurie de généralistes, près de 6 millions de personnes n’ont pas de médecin traitant. Gabriel Attal a annoncé que des améliorations seraient prochainement apportées à ce dispositif, notamment pour en faciliter l’accès. Par exemple, les sages femmes sont désormais habilitées à rédiger un courrier d’adressage d’un·e patient·e à un·e psychologue.

Quelle différence entre psychologues et psychothérapeutes ?

La profession de psychologue est très encadrée. Les psychologues ont un diplôme universitaire en psychologie et sont formé·es à l’étude scientifique des comportements et des mécanismes mentaux. De leur côté, les psychothérapeutes ne sont pas dans l’analyse ou la recherche. Ils n’ont pas étudié les ressorts du comportement humain, mais se sont formé·es à certaines méthodes thérapeutiques comme les TCC ou encore l’EMDR. Ils et elles proposent donc un service d’accompagnement thérapeutique.

Comme évoqué plus haut, les psychologues peuvent cependant se former à ces méthodes thérapeutiques complémentaires. Lorsque c’est le cas, on les appelle des psychologues-psychothérapeutes.