Les maladies orphelines (syndrome CDKL5)

Découvert depuis les années 60, le syndrome CDKL5 est dû à une mutation du gène du même nom se situant sur le chromosome X. Elle se traduit par une épilepsie précoce, difficile à contrôler, et une atteinte neurodéveloppementale importante. Les complications de cette maladie ne s’arrêtent pas là, c’est pour cela que la Mutuelle des Services Publics vous détaille ce syndrome, son histoire et son traitement dans cet article.

Qu’est-ce que le syndrome CDKL5 ?

Le syndrome CDKL5 est une maladie génétique rare, qui se caractérise par une épilepsie précoce, difficile à contrôler, et une atteinte neurodéveloppementale importante touchant les filles dans 80 à 90% des cas.

Ce trouble neurodéveloppemental est provoqué par des mutations sur le gène CDKL5 situé sur le chromosome X entrainant la perte de fonction de ce gène. Celle-ci génère de nombreuses conséquences assez graves chez l’enfant. Elle commence par provoquer des spasmes infantiles durant les premières semaines de la vie, puis débouche sur une épilepsie incurable. Les patients atteints du trouble CDKL5 présentent également un important retard neurodéveloppemental, avec une faiblesse musculaire généralisée, des capacités motrices altérées ainsi que des déficiences graves au niveau de l’élocution et de la vue. Touchant environ 1 naissance sur 40 000, le trouble CDKL5 fait partie des épilepsies pédiatriques monogéniques les plus courantes, avec plusieurs milliers de patients estimés aux États-Unis et en Europe. Il n’existe aucune thérapie pour traiter les symptômes neurodéveloppementaux de ce trouble, et l’épilepsie associée est mal gérée par les médicaments antiépileptiques actuels.

Historique du syndrome CDKL5

L’histoire du gène CDKL5 a été décrit pour la première fois en 1966 comme syndrome de Rett par Andreas Rett, un pédiatre autrichien. Au cours des années 1980, les caractéristiques du syndrome de Rett avaient été solidement établies. Les enfants affectés ont la plupart du temps un développement normal pendant les six à douze premiers mois de vie, suivi d’un arrêt de ce développement et de leur régression. Un certain nombre de caractéristiques cliniques typiques se développent, comme la perte de fonction motrice et cognitive, la perte de la communication, des problèmes de colonne vertébrale (scoliose) et les crises d’épilepsie.

En 1998, un nouveau gène, initialement appelé le gène STK9 (Serine-Threonine Kinase) est identifié sur le chromosome X (dans la région Xp22). Une étude publiée en 2003 permet alors de faire le lien entre la perturbation de ce gène avec les spasmes infantiles ainsi que les retards mentaux. Le gène STK9 a par la suite été appelé CDKL5, ce qui signifie Cyclin-Dependent Kinase-Like 5. C’est en 2004 que le syndrome de Rett et le CDKL5 sont distingués comme deux maladies différentes.

Fonctionnement du gène CDKL5

Le gène CDKL5 fournit des instructions pour fabriquer une protéine qui est essentielle pour le développement normal du cerveau. Malgré le peu de connaissances à ce jour du fonctionnement de cette protéine, il semblerait qu’elle joue aussi un rôle dans la régulation de l’activité d’autres gènes, comme le gène MECP2 (La mutation de ce gène est la cause du Syndrome de Rett). La protéine CDKL5 agit comme une kinase, qui est une enzyme qui modifie l’activité d’autres protéines en ajoutant des atomes d’oxygène et de phosphate (un groupe phosphate) à des positions spécifiques. Les chercheurs n’ont pas encore déterminé quelles protéines sont ciblées par la protéine CDKL5.

Signes cliniques du syndrome CDKL5

Les signes cliniques se manifestent souvent par des crises d’épilepsie qui commencent dans les premiers mois de vie. La plupart des enfants ne peuvent pas marcher, parler ou se nourrir, et la majorité sont en fauteuil roulant, dépendants des autres pour toutes les tâches de la vie courante. Beaucoup souffrent également de scoliose, d’altération visuelle, de problèmes sensoriels et de troubles gastro-intestinaux.

Cependant, tous les enfants n’ont pas tous les symptômes énumérés. De ce fait, il y a un spectre relativement large en termes de gravité chez certains enfants : de modérément affecté à profondément affecté. Les symptômes les plus courants dans cette mutation génétique sont :

  • Un début de crises d’épilepsie au cours des 8 premiers mois de vie
  • Des spasmes infantiles
  • Différents types d’épilepsie
  • Répétition des mêmes gestes comme les applaudissements, les tapotements des mains ou les mains dans la bouche
  • Un retard global dans le développement
  • Peu ou pas de paroles
  • Une hypersensibilité au toucher
  • Un manque de contact visuel ou une déficience visuelle corticale
  • Des problèmes gastro-intestinaux importants dont le reflux gastro-œsophagien
  • Une tonicité musculaire faible
  • Une mauvaise coordination des mains
  • Des traits autistiques

Traitement du syndrome CDKL5

À ce jour, aucun traitement pour le trouble CDKL5 n’a été trouvé. Cependant, une prise en charge thérapeutique la plus rapide possible permet aux enfants d’évoluer pour atteindre une certaine autonomie. Selon les difficultés de l’enfant, des thérapies spécifiques lui sont proposées.

Voici une liste non-exhaustive des différentes thérapies de rééducation :

  • Psychomotricité
  • Kinésithérapie
  • Orthophonie
  • Hydrothérapie
  • Ostéopathie
  • Ergothérapie
  • Orthoptie

Il existe, au niveau international, des associations qui œuvrent pour soutenir la recherche et les familles des enfants touchés par ce syndrome. En France, notamment, l’association « CDKL5 Alliance Francophone » accompagne les familles d’enfants CDKL5, mais aussi les professionnels de santé qui les suivent.

Établie comme une maladie à part entière depuis plusieurs années, le syndrome CDKL5 entraine de graves conséquences chez les personnes atteintes. Aucun traitement n’a encore été trouvé à ce jour et les crises épileptiques provoquées sont pour la plupart difficilement gérables. Chez la Mutuelle des Services Publics, nous avons bien conscience des difficultés de cette maladie et du lourd impact pour les patients. C’est pour cela que nous tentons d’accompagner du mieux possible les familles ainsi que les personnes touchées par ce syndrome.

2022-08-02T07:35:51+00:0002 août 2022|
RAPPELEZ-MOI !