Femme en burn out au travail qui se tient le visage dans la main. Freepik

Aussi appelé « syndrome d’épuisement professionnel », le burn out est une souffrance causée et aggravée par le travail. La cause ? Une longue et intense période de stress ou de dépression. La Haute Autorité de santé (HAS) le décrit comme un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ». Bien qu’il ne soit pas reconnu comme une maladie professionnelle à part entière (les patient·es doivent développer une incapacité de travail d’au moins 25 % pour que ce soit le cas), il constitue un enjeu de santé publique majeur.  

Femme en télétravail depuis sa maison au bord d'une forêt. Risque de brun out. Freepik

Selon une récente étude OpinionWay portant sur la santé mentale des salarié·es français·es, 41 % seraient en détresse psychologique, 14 % en burn out et 13 % en état de burn out sévère. Les moins de 29 ans, les femmes, les télétravailleurs et les managers seraient les plus affectés.  

 

Quels sont les symptômes du burn out ? 

Les symptômes émotionnels : anxiété, dépression…

Le burn out se manifeste progressivement sous différentes formes et généralement de façon insidieuse. Apprenez à en repérer les signes ! À commencer par les symptômes émotionnels. On retrouve notamment l’anxiété, la dépression, la tristesse, une irritabilité ou encore l’hypersensibilité, qui, à terme, ont tendance à impacter les fonctions cognitives (troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration ou encore des fonctions exécutives).  

 

Les signes interpersonnels : isolement, agressivité… 

Des signes interpersonnels peuvent aussi vous mettre la puce à l’oreille. Vous en connaissez ? Il s’agit du repli sur soi, de l’isolement, d’une attitude parfois agressive et d’un manque d’empathie et/ou d’émotion. En effet, une personne en burn out est parfois moins touchée par les problèmes des autres et peut se montrer froide ou indifférente. De même, elle peut adopter des comportements addictifs pour tenter de supporter la pression (alcool, tabac, tranquillisants, drogues, etc.).  

Au travail, elle a tendance à manquer d’enthousiasme, de motivation et d’entrain, à se désengager ; ou encore, à se dévaloriser et à douter de ses compétences. Elle peut se sentir prise au piège, être moins performante et nourrir du ressentiment vis-à-vis de ses collègues ou managers.   

 

Les symptômes physiques 

Enfin, des symptômes physiques (non spécifiques car chaque cas est différent) peuvent apparaître, comme des tensions musculaires diffuses, des troubles du sommeil et/ou alimentaires, des migraines, des vertiges, ou encore des troubles gastro-intestinaux. 

Les facteurs de risque du burn out  

De mauvaises conditions de travail figurent parmi les principaux facteurs de risque du burn out. C’est-à-dire être soumis à un rythme de travail effréné, manquer d’autonomie ou de moyens, avoir une surcharge de travail, des objectifs irréalisables, une imprécision constante des missions, une insécurité de l’emploi ou encore, une mauvaise organisation. 

Jeune homme avec une surcharge de travail, proche du burn out, devant son ordinateur. Freepik

Un environnement de travail dégradé ou toxique peut aussi être à l’origine d’un burn out, notamment en cas de harcèlement physique ou moral. Les conflits, tensions, insultes, menaces, intimidations, discriminations ou agressions, en présentiel ou en ligne, provenant de collègues ou de supérieurs hiérarchiques, sont des facteurs de risques reconnus.  

Enfin, des antécédents personnels et familiaux jouent dans la balance : comme des événements traumatiques non surpassés, des problèmes relationnels avec des proches, un manque de soutien au quotidien, une charge mentale chronique ou encore une situation financière difficile. 

 

Comment prévenir le burn out ? 

1. Trouver l’équilibre entre vies professionnelle et personnelle 

Prévenir le burn out passe par l’écoute de soi, de ses limites et de ses besoins. De cette façon, il est plus facile de détecter des signes avant-coureurs de stress ou de dépression et de se préserver d’un éventuel burn out. Quand la coupe est pleine, posez des congés, communiquez avec vos managers, déléguez des tâches, dites « non »… Privilégier votre bien-être en posant des limites claires et solides entre vos vies professionnelles et personnelles vous permet également d’éviter un surmenage et de faire des pauses émotionnelles et intellectuelles. Un petit peu de tranquillité d’esprit… C’est un premier pas pour se distancer de tout ce qui compose la vie au travail (les projets en cours, les objectifs à atteindre, les relations, etc.).  

 

2. Apprendre à gérer le stress au quotidien

Le stress est une réaction naturelle du corps mais qui peut s’avérer néfaste lorsqu’elle devient excessive ou chronique. Heureusement, il existe des techniques pour éviter que ce soit le cas et prendre du recul lorsque c’est nécessaire. Par exemple, la respiration abdominale, la méditation de pleine conscience, la sophrologie, la pratique d’une activité physique, la marche consciente, ou encore l’art thérapie. Si votre entreprise ne propose aucun programme de gestion du stress, vous pouvez vous initier à l’une de ces pratiques en ligne, en club ou via une association.

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3. Communiquer et demander de l’aide lorsque c’est nécessaire

Et surtout, si vous sentez que vous en avez besoin, sollicitez de l’aide autour de vous. N’attendez pas que votre état s’aggrave, ne taisez pas votre mal-être. Renseignez-vous sur les différentes ressources qui s’offrent à vous pour aller mieux, que ce soit auprès de vos collègues, managers, représentant·es du personnel ou services RH. Si solliciter de l’aide dans votre entreprise vous est difficile, vous pouvez aussi vous tourner vers la médecine du travail, un·e psychologue du travail ou une association spécialisée. 

Deux collègues qui discutent de leur épuisement professionnel et demandent de l'aide pour éviter le burn out. Freepik

Dans la fonction publique notamment, il existe de nombreux dispositifs pour aider les personnes en souffrance au travail (soutien psychologique, aménagement de poste, formation en gestion du stress, du temps et des priorités, consultation médicale externe, etc). Vous n’êtes pas seul·e !  

 

Comment traiter et surmonter le burn out ? 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, la première étape de la guérison est de reconnaître et accepter que l’on souffre d’un burn out. Il est important de se rendre à l’évidence et de prendre pleinement conscience de sa souffrance pour la soulager. Cette reconnaissance doit se faire sans jugement de valeur, car l’épuisement professionnel n’est en rien le signe d’un manque de compétences et peut toucher n’importe quel·le salarié·e, tous métiers, genres, âges et positionnements hiérarchiques confondus.   

Il est ensuite essentiel d’accepter l’idée que son état nécessite du repos et des soins. Et si ce n’est pas déjà le cas, d’accepter l’arrêt maladie proposé par le médecin sans culpabiliser. À ce stade, il est plus que nécessaire de prioriser sa santé et de prendre du temps pour soi. L’accompagnement par un·e professionnel·le de santé, de préférence spécialisé·e dans le traitement du burn out, fera le plus grand bien. 

Consultation chez un psychologue qui pose la main sur l'épaule de sa patiente pour la soutenir pendant son burn out. Freepik.

La réintégration au travail après un burn out   

Le retour au travail après un burn out doit se faire dans les meilleures conditions afin de réduire au maximum les sources de stress.

Au retour d’un burn out, ne pas reprendre le travail dans les mêmes conditions qu’avant le départ est essentiel. On ne revient pas d’un burn out pour reprendre le rythme qui a conduit au surmenage. Une discussion avec l’employeur donne l’occasion de repartir sur des bases nouvelles. 

Employée qui discute avec son employeur au retour au travail après un burn out. Freepik

Cet échange doit permettre de faire part de ses besoins afin d’adapter l’environnement de travail et de ne plus être exposé·e aux facteurs de risque. Après un burn out, la personne a généralement une meilleure connaissance d’elle-même, de ses limites et de ses besoins. Elle peut identifier les potentiels facteurs de risque plus facilement et tirer la sonnette d’alarme plus tôt pour éviter une récidive.

 

En conclusion, le burn out est le résultat d’une longue et intense période de stress ou de dépression, dont les symptômes peuvent s’installer progressivement et silencieusement. Lorsqu’ils le sont, le corps et l’esprit ont besoin d’un accompagnement médical et de repos pour se remettre. L’écoute de soi, la communication de ses besoins, la gestion du stress et de bonnes conditions de travail sont les meilleures façons de le prévenir. N’hésitez pas à protéger votre santé mentale tout au long de votre carrière. Aucune entreprise ne mérite que vous y laissiez votre santé.    

À la Mutuelle des Services Publics, la santé mentale est au cœur de nos préoccupations. C’est pour cela que nos adhérent·es peuvent bénéficier d’une prise en charge des consultations psychologiques, d’un service de téléconsultation ou encore d’une assistance en cas de maladie ou d’hospitalisation.  

Plus d’infos sur notre page dédiée. 

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