Maladies affectant le foie, les hépatites touchent plus de personnes que le VIH. Si les plus répandues sont les hépatites virales, elles peuvent aussi être causées par d’autres facteurs. Elles sont à surveiller, les conséquences pouvant être graves si l’hépatite évolue et devient chronique. Il est aussi possible qu’une personne soit infectée par plusieurs virus en même temps, on parle alors de co-infections. Comme pour le VIH, la Mutuelle des Services Publics préconise le dépistage comme premier pas de lutte contre les hépatites.

 

A, B, C… les hépatites, c’est quoi

 

L’hépatite, c’est une atteinte du foie. Cette atteinte peut être d’origine toxique (prise d’alcool ou de médicaments par exemple). Le plus souvent, l’hépatite est due à une infection, on dit alors qu’elle est virale.

Les hépatites virales sont classées selon le virus en cause, de A à E. Il existe aussi un sixième virus (VHG) qui se transmet par voie sanguine, mais provoque peu de symptômes.

 

Le virus de l’hépatite A

 

L’hépatite A provoque des lésions inflammatoires du foie qui sont réversibles. Le virus de l’hépatite A (VHA) se transmet entre personnes (contact proche, collectivités, utilisation de stupéfiants, etc.) ou bien au contact d’objets ou d’aliments contaminés (eau, fruits de mer ou végétaux crus, etc.). Elle n’évolue jamais vers une forme chronique et elle est immunisante. Une personne ayant eu l’hépatite A ne peut donc jamais la contracter à nouveau. Le VHA ne nécessite aucun traitement, en revanche des règles d’hygiène et du repos sont à suivre afin de limiter les lésions avant la guérison. Il existe aussi un vaccin recommandé en France notamment pour les personnes travaillant en crèche.

 

Le virus de l’hépatite B

 

L’hépatite B provoque des lésions inflammatoires qui peuvent être graves. Elle peut devenir chronique et provoquer une fibrose ou une cirrhose hépatique. Le virus de l’hépatite B (VHB) est très contagieux, il se trouve dans la plupart des liquides biologiques humains (sang, sperme, sécrétions vaginales, etc.). Il peut se transmettre par un contact direct ou par l’intermédiaire d’objets contaminés par du sang. Le VHB fait partie des infections sexuellement transmissibles. L’hépatite B peut aussi se transmettre de la femme enceinte au bébé lors de la grossesse. Dans la grande majorité des cas, le VHB ne nécessite pas de traitement. Lorsqu’elle est chronique, l’hépatite B peut être traitée par des médicaments antiviraux.

 

A savoir : si vous contractez une hépatite B dans le cadre de votre travail, celle-ci peut être reconnue comme une maladie professionnelle.

 

Le virus de l’hépatite C

 

L’hépatite C (provoquée par le VHC) se transmet principalement par voie sanguine (usage de stupéfiants, tatouages, partage d’objet de toilette comme les rasoirs ou les coupe-ongles, exposition à du sang, etc). Il n’y a que de très faibles risques de transmission de la mère à l’enfant lors d’une grossesse et aucune transmission possible par l’allaitement. L’hépatite C a de fortes chances de devenir chronique. En l’absence d’un traitement, les lésions inflammatoires s’aggravent et elles se transforment en fibrose du foie. Grâce à la prise d’un traitement antiviral, l’hépatite C guérit dans 99% des cas.

 

A savoir : lorsqu’elle est chronique, elle peut être reconnue comme une affection de longue durée.

 

Les hépatites E et G

 

L’hépatite E (provoquée par le VHE) est principalement causée par un niveau d’hygiène très faible. Elle se transmet par voie fécale-orale (eaux contaminées par exemple). Elle guérit sans traitement, dans la majeure partie des cas, en 2 à 6 semaines. C’est une maladie courante dans des pays à revenu faible ou intermédiaire ayant peu de systèmes d’assainissement de l’eau.

L’hépatite G (provoquée par le VHG) se transmet par voie sanguine (utilisation de stupéfiants injectables, don de sang). L’hépatite G peut être aiguë ou chronique, mais elle n’attaque pas le foie et ne provoque pas ou peu de symptôme.

 

Le cas de l’hépatite non virale

 

Il existe des hépatites non virales. Celles-ci sont principalement dues à une ingestion de produits toxiques et néfastes pour le foie (médicament, produits chimiques, alcool, etc.). Elles peuvent aussi être causées par des bactéries ou des parasites suite à d’autres maladies (paludisme, typhoïde, etc.). Il existe quelques traitements et ceux-ci sont principalement utilisés lors de formes sévères.

 

Conséquences des hépatites et co-infection

 

Comme dit précédemment, les hépatites peuvent attaquer et endommager le foie. Nombre d’entre-elles peuvent évoluer en fibrose et en cirrhose. Dans certains cas, l’infection peut aussi s’aggraver en cancer du foie. Il arrive aussi qu’une partie du foie soit détruite et qu’une greffe soit nécessaire.

 

Co-infection VHB/VHD

 

L’hépatite D est causée par un co-virus du virus de l’hépatite B et ne touche que les personnes souffrant cette hépatite. Près de 5% des personnes atteintes du VHB sont infectées par le VHD. Le virus de l’hépatite D se transmet de la même manière que l’hépatite B et il est possible de s’en protéger grâce au vaccincontre l’hépatite B. Cette co-infection est considérée comme la forme la plus sévère des hépatites virales. Le taux de guérison est faible et, malheureusement, le VHD est très mortel.

 

Co-infection VIH/VHB

 

7% des personnes infectées par le VIH en France sont en réalité co-infectées par le VHB. Cette co-infection impacte l’évolution de la maladie, transformant très vite celle-ci en fibrose, cirrhose puis cancer du foie. La prise en charge comporte donc des médicaments qui agissent sur les deux virus en même temps. Lors d’une co-infection, le traitement est à prendre à vie.

 

Co-infection VIH/VHC

 

15% des personnes infectées par le VIH en France sont aussi co-infectées par le VHC. Une fois de plus, cette co-infection accélère la progression de la maladie vers des formes plus graves. Un traitement peut être proposé si l’hépatite C ne se résorbe pas seule. Des médicaments antiviraux pourront alors guérir l’infection du VHC.

 

Dépistage et prévention

 

Tout comme pour le VIH, le dépistage et la prévention restent des piliers essentiels pour lutter contre la transmission des hépatites virales. En effet, seul 5% des personnes infectées par une hépatite virale dans le monde le savent. De plus, seul 1% de ces personnes sont traitées. Le dépistage est primordial, notamment pour réduire la transmission du VHB de la femme enceinte au nouveau-né. La prévention, quant à elle, permet de réduire les discriminations et stigmatisations que subissent les personnes infectées en informant sur ces maladies.

 

 

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