Femmes qui travaillent dans la même entreprise et ont la même mutuelle d'entreprise.

Depuis 2016, les employeurs du privé sont tenus de proposer une mutuelle d’entreprise, ou complémentaire santé collective, à l’ensemble de leurs salarié·es, quelle que soit leur ancienneté. Cette initiative (qui sera bientôt en vigueur dans le secteur public également) vise à améliorer le remboursement des frais de santé des salarié·es, puisque la mutuelle vient compléter les remboursements de la Sécurité sociale.

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1. Qu’est-ce qu’une mutuelle d’entreprise ?

Contrairement à un contrat individuel que vous pourriez souscrire personnellement pour votre famille et/ou vous, en fonction de vos besoins, la mutuelle d’entreprise est un contrat collectif. Cela signifie que l’ensemble des salarié·es d’une même entreprise sont logé·es à la même enseigne et bénéficient des mêmes garanties, remboursements et tarifs. Autrement dit, vous bénéficiez des mêmes avantages et inconvénients que vos collègues. Cependant, les entreprises ne proposent pas toutes la même couverture. Il existe de grandes inégalités d’une entreprise à une autre.

Initié par la loi ANI, transposition de l’Accord National Interprofessionnel de 2013, ce dispositif concerne surtout les salarié·es en CDI et/ou n’ayant pas déjà de couverture santé.

En effet, comme le précise le gouvernement, une dispense d’adhésion peut être attribuée sur demande écrite et sous certaines conditions :

  • si la personne bénéficie déjà d’une complémentaire santé (mutuelle individuelle, complémentaire santé solidaire) ;
  • si elle a déjà une couverture collective (notamment en tant qu’ayant droit) ;
  • si elle est à temps très partiel ou apprenti·e et que la cotisation représente 10 % ou plus de son salaire ;
  • ou encore, si elle est en CDD de moins de 3 mois.
Signature de l'Accord national Interprofessionnel de 2013.

2. Quels sont les avantages de la mutuelle d’entreprise ?

L’un des avantages de la mutuelle d’entreprise est qu’elle permet à l’ensemble des employé·es de bénéficier d’une couverture complémentaire. Et qui plus est, à moindre coût car l’entreprise est tenue de participer à hauteur de 50 % minimum du prix des cotisations obligatoires, le reste étant à la charge des salarié·es. Dans les faits, elle permet d’améliorer la prise en charge de leur frais de santé. A minima, elle doit garantir :

  • l’intégralité du ticket modérateur sur les consultations, actes et prestations remboursables par l’Assurance Maladie ;
  • la totalité du forfait journalier hospitalier ;
  • les dépenses de frais dentaires à hauteur de 125 % du tarif conventionnel ;
  • les dépenses de frais d’optique tous les 2 ans ;
  • des contrats responsables et solidaires (qui ouvrent droit au reste à charge zéro).

Autre point positif de la mutuelle d’entreprise : les salarié·es peuvent échanger avec leurs représentant·es du personnel et négocier collectivement des tarifs et garanties adaptés à leurs besoins.

Salariés et représentants syndicaux dans une entreprise. Négociation pour la mutuelle d'entreprise.

Mais quand il y a des avantages, il y a aussi souvent des inconvénients.

En effet, l’employeur souscrit le contrat qu’il estime le plus adapté aux spécificités de l’entreprise et/ou du secteur d’activité, auprès de l’organisme de son choix. Si ce libre arbitre permet à certaines entreprises de choisir ce qu’il y a de mieux pour leurs équipes, d’autres privilégient les contrats avec le minimum de garanties pour réduire le coût des cotisations. Imposer une faible couverture santé à certain·es salarié·es ayant des besoins spécifiques les oblige à souscrire, à côté, à un contrat individuel pour être mieux couvert·es 

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3. Puis-je ajouter des membres de ma famille à la mutuelle d’entreprise ?  

L’employeur peut opter pour un contrat couvrant également les ayants-droits (enfant ou conjoint), mais il n’y est pas légalement obligé. Pour le savoir, vous pouvez consulter le détail des garanties santé de votre contrat collectif dans votre espace personnel, ou poser la question à votre direction, vos représentants du personnel ou à votre mutuelle directement.  

Papa et ses deux enfants, salarié avec ses deux ayant droits.

4. Quels sont les délais de carence ?  

Les délais de carence ne s’appliquent plus aux contrats solidaires et responsables sur la plupart des prestations comme les soins courants, l’hospitalisation, l’optique… Cela signifie que vous êtes protégé immédiatement, que vous ayez une couverture individuelle ou collective.

Néanmoins, certains contrats responsables peuvent prévoir des carences sur des postes spécifiques comme les médecines complémentaires, la chirurgie réfractive, la chambre particulière, ou encore certains forfaits par exemple.

Pensez à bien lire votre contrat, à demander à votre employeur ou encore à votre mutuelle un devis de remboursement avant d’engager des frais.

5. Que se passe-t-il si je quitte l’entreprise ? 

Si votre contrat de travail est rompu, vous pouvez continuer à bénéficier de la couverture santé en vigueur dans votre ancienne entreprise sous 3 conditions : 

        y avoir adhéré lorsque vous étiez en poste ; 

        avoir quitté l’entreprise pour un autre motif que la faute lourde ; 

        que la cessation de votre contrat de travail vous ouvre des droits à Pôle emploi. 

File de salariés qui quittent une entreprise et bénéficient de la portabilité pour leur mutuelle.

C’est ce que l’on appelle la portabilité. Dans ce cas, précise le gouvernement, les salarié·es « conservent (leur) couverture pendant une durée égale à (leur) période d’indemnisation chômage ». Pour en bénéficier, il est nécessaire d’en faire la demande au plus tard 6 mois après la fin de votre contrat de travail. La portabilité est plafonnée et sa durée dépend de deux critères. 

  • L’ancienneté effective : 1 mois de portabilité pour 1 mois de présence effective (plafonné à 12 mois). 
  • L’indemnisation chômage qui doit être justifiée chaque mois auprès de la mutuelle. 

 

Vos ayants droits peuvent aussi bénéficier de la portabilité si vous en profitez vous-même et s’il s’agit d’un contrat collectif dit « famille ». À noter qu’un·e salarié·e en arrêt maladie conserve également ses droits, ce qui n’est en revanche pas obligatoire pour une personne en congé non indemnisé (congé sabbatique, parental, etc.).

 

La Mutuelle des Services Publics propose aux chef·fes de petites entreprises et aux artisans une gamme de couverture santé pour leurs salarié·es. Avec cette complémentaire, vos salarié·es sont complètement couvert·es à des prix justes. Pour plus d’infos, contactez-nous ou appelez-nous au 09 69 32 21 39.

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