Après notre article écrit pour comprendre l’AVC, la Mutuelle des Services Publics revient sur la récupération après un accident. Plusieurs traitements peuvent être proposés en fonction de l’état de santé ou encore du type d’accident vasculaire cérébral (AVC), dans le but de réduire les conséquences mais aussi les risques d’un autre accident. Cette prise en charge aide aussi à mieux penser son quotidien et ses activités suite à un AVC.
La récupération et les traitements après un AVC
A la suite d’un AVC, la récupération peut être totale en 3 à 6 mois.
C’est la prise en charge rapide qui permettra de réduire le risque et l’intensité des séquelles d’un AVC.
Plusieurs traitements peuvent être mis en place.
Si un caillot est repéré, bouchant l’artère cérébrale, une thrombolyse est conseillée. Elle consiste en la dissolution de ce caillot en perfusant un médicament par voie veineuse. C’est un traitement qui doit être réalisé dans les premières heures suivant l’accident. Il va permettre de rétablir une bonne circulation sanguine et, donc, un bon apport en oxygène au niveau du cerveau. La thrombolyse est un moyen de limiter les lésions cérébrales et leurs séquelles. Le problème de ce traitement est qu’il peut provoquer des hémorragies, notamment au niveau de l’estomac et du cerveau.
Si un caillot est formé dans une artère intracrânienne, alors il peut être retiré à l’aide d’un dispositif mécanique introduit par voie endovasculaire sous le contrôle d’une radioscopie. Cette thrombectomie endovasculaire doit être réalisée dans un délai de 6 heures après l’AVC. Elle est souvent utilisée en cas de contre-indication à la thrombolyse.
Un traitement médicamenteux est souvent prescrit après un AVC ischémique ou un accident ischémique transitoire (AIT). Des antiagrégants plaquettaires vont empêcher les plaquettes de sang de s’agglutiner et de former des caillots. Des anticoagulants sont prescrits lorsque le caillot sanguin s’est déplacé du cœur au cerveau. Ils vont empêcher les caillots existants de grossir mais aussi que d’autres caillots se forment.
Dans le cas d’un AVC hémorragique, le contrôle de la tension artérielle est important car une hypertension augmente le risque de nouveaux saignements. Si cet AVC survient chez un patient prenant un traitement anticoagulant ou présentant des troubles de coagulation sanguine alors un traitement spécifique doit être mis en place. Il est aussi possible d’effectuer un traitement chirurgical pour évacuer un hématome intracérébral.
Le quotidien après un AVC
Bien souvent le quotidien à la suite d’un AVC s’accompagne d’anticoagulants antivitamine K (AVK) ou oraux non AVK. Ces anticoagulants ont pour but de réduire le risque de nouveau caillot sanguin. Ce sont des traitements qui nécessitent bien souvent un suivi très régulier par prise de sang. Ce suivi permet de vérifier que la dose est adaptée. En effet, si celle-ci est trop élevée alors elle peut favoriser les saignements de nez, des gencives ou encore l’apparition de bleus. A l’inverse, si la dose est trop faible, alors le risque de formation de caillot n’est pas réduit.
Le quotidien sous anticoagulant est aussi à moduler. Il est important, bien évidemment, de prendre le traitement de manière régulière pour une efficacité optimale. C’est aussi primordial de garder sur soi une carte mentionnant ce traitement en cas d’accident ou de prise en charge médicale. De plus, tous les professionnels de santé doivent en être informés (dentiste, chirurgien, infirmier, pharmacien, kinésithérapeute, etc.). Les sports trop violents et les travaux dangereux sont à éviter pour prévenir une hémorragie. De plus, en cas de saignements, il est important de vous rendre chez le médecin ou dans l’hôpital le plus proche.
Si votre traitement est à base d’antivitamine K, des consignes supplémentaires sont à appliquer. En plus de votre suivi médical, il existe aussi des habitudes alimentaires à surveiller. Certains aliments présentent une grande quantité de vitamine K et une consommation trop importante pourrait alors modifier vos résultats sanguins. Parmi ces aliments se trouvent les asperges, brocolis, la laitue, les épinards, le chou, chou-fleur, ou encore le chou de Bruxelles).
En plus de vos habitudes alimentaires, il est fortement conseillé de cesser toute consommation de tabac et de maintenir une activité physique régulière afin de réduire le risque d’un autre AVC.
Autonomie et travail après un AVC
S’il est difficile pour vous de prendre en charge votre santé après l’accident, vous pouvez vous renseigner afin de faire appel à une assistante sociale pour connaître les aides financières auxquelles vous pouvez prétendre. Ces aides sont pensées pour que vous puissiez adapter vos espaces (domicile et véhicule) à un possible handicap. Des ergothérapeutes peuvent aussi vous aider à adapter votre domicile.
A la suite d’un AVC, un arrêt de travail vous est prescrit. Celui-ci est plus ou moins long (pouvant être de 3 ans maximum, sous certaines conditions). Si celui-ci est prolongé, le service social de l’Assurance Maladie peut vous venir en aide. C’est votre médecin traitant qui peut vous orienter au non auprès du médecin du travail pour préparer un retour professionnel.
Si la reprise du travail est envisagée, vous devrez, au préalable, effectuer une visite d’évaluation de votre aptitude de travail chez votre médecin traitant. Ce rendez-vous permet notamment de proposer des solutions d’adaptation au poste effectué. Si nécessaire, vous pourrez contacter la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de votre département afin de demander le statut de travailleur handicapé. Après un arrêt de travail suite à un AVC, votre médecin peut demander un retour au travail à temps partiel pour motif thérapeutique. Un retour avec aménagement de poste est aussi possible. Pour cela, le médecin du travail évalue le bien-fondé de cet aménagement éventuel. L’accord de l’employeur et du médecin conseil de l’Assurance Maladie est nécessaire et ce retour permet de percevoir vos indemnités journalières en complément du salaire partiel. Vous pouvez aussi vous renseigner sur les aides existantes telles que le fond pour l’insertion en situation de handicap dans la fonction publique.
La rééducation après un AVC
Nous en avions parlé auparavant, la rééducation est importante après un AVC. Il est primordial qu’elle soit commencée le plus rapidement possible car elle permet de traiter, diminuer ou même éviter l’apparition de complication. Bien souvent c’est d’une rééducation motrice et orthophonique dont les patients ont besoin. Celles-ci s’effectuent à l’hôpital, dans un premier temps, puis à domicile ou en centre spécialisé.
Cette rééducation va aussi aider les patients à apprendre à vivre après un AVC. Comme il arrive très souvent qu’un handicap suive un accident vasculaire, il est important que les patients sachent utiliser leurs fonctions restantes.
Ce temps de récupération et de rééducation va dépendre des zones du cerveau touchées par l’AVC ainsi que de l’ampleur des lésions causées. La récupération va dépendre de chaque patient. Certains récupéreront toutes leurs capacités, d’autres auront un handicap léger ou encore invalidant avec une perte d’autonomie.
L’orthophonie va aider le patient à travailler la parole mais aussi les gestes qui y sont liés, notamment l’écriture. Cette rééducation peut être très longue et intensive.
Les conséquences d’un AVC dépendent de chaque individu, c’est pour cette raison que chaque traitement est pensé et adapté à chacun. Pour toujours mieux vous accompagner, la Mutuelle des Services Publics vous propose des offres adaptées à vos besoins.