sante au travail les fonctionnaires hospitaliers face aux rayonnements ionisants

Qu’est-ce que les rayonnements ionisants ?


Les rayonnements ionisants sont une forme d’énergie libre émise par des atomes, se propageant sous forme d’ondes électromagnétiques (comme les rayons X ou gamma) ou de particules (alpha et bêta). Ces rayonnements sont par ailleurs pénétrants, puisqu’ils peuvent ioniser la matière qu’ils traversent, c’est-à-dire lui enlever un ou plusieurs électrons, ce qui peut entraîner des modifications atomiques de la matière. 
Dans le milieu hospitalier, les rayonnements ionisants sont largement utilisés pour le diagnostic et le traitement des maladies. Par exemple, la radiographie et la tomodensitométrie (scanner) utilisent des rayons X pour obtenir des images détaillées de l’intérieur du corps en temps réel, aidant ainsi à identifier des anomalies ou des pathologies, tandis que la médecine nucléaire utilise des traceurs pour visualiser le fonctionnement des organes. 
De plus, la radiothérapie exploite ces rayonnements à doses élevées pour traiter des cancers en détruisant les cellules tumorales tout en préservant au maximum les tissus sains environnants.

Rayonnements ionisants : quels risques pour la santé ?

Les rayonnements ionisants possèdent suffisamment d’énergie pour ioniser les molécules, ce qui peut entraîner des dommages cellulaires. Les effets sur la santé se divisent en deux catégories : 

  • les effets déterministes (immédiats) : apparaissent rapidement après une exposition à forte dose et se manifestent par des lésions tissulaires (brûlures). Selon la dose et l’organe touché, des symptômes peuvent apparaître après quelques heures (nausées), voire quelques années (cataracte, fibroses) ; 
  • les effets stochastiques(aléatoires) : résultent d’expositions répétées à des doses plus ou moins élevées, augmentant à long terme le risque de cancers et de leucémies. 

Les fonctionnaires hospitaliers travaillant dans des environnements où ces rayonnements sont utilisés régulièrement sont donc particulièrement vulnérables. Parmi les autres professions les plus exposées figurent également : 

  • les radiologues : les spécialistes de l’imagerie médicale utilisant des rayons X pour diagnostiquer diverses pathologies ; 
  • les manipulateurs en électroradiologie médicale : les professionnels réalisant des examens d’imagerie médicale (radiographies, scanners, IRM et radiothérapie) nécessitant l’utilisation de rayonnements ionisants ; 
  • les médecins nucléaires : praticiens utilisant des substances radioactives pour diagnostiquer et traiter certaines maladies ; 
  • les techniciens en radiothérapie : les personnels administrant des traitements par rayonnements pour combattre les cancers. 

Ces professionnels sont donc régulièrement en contact avec des appareils émettant des rayons X, des rayons gamma ou des particules ionisantes, ce qui augmente leur risque d’exposition cumulative. 

Face à ces défis persistants, il est essentiel que vous puissiez disposer, en tant que fonctionnaire hospitalier, d’une protection sociale adaptée. La Mutuelle des Services Publics (MSP) propose des solutions santé et prévoyance spécifiquement conçues pour les agents hospitaliers, incluant un maintien de salaire en cas d’arrêt de travail (maladie, congé de longue durée ou congé de longue maladie). De plus, avec quatre niveaux de garanties, vous avez la possibilité de choisir la couverture qui correspond le mieux à vos besoins. Pour en savoir plus, vous pouvez toujours consulter notre page dédiée à la mutuelle santé pour agents hospitaliers.

Exposition aux rayonnements ionisants, entre réglementation, mesures de prévention et défis persistants

La réglementation française impose des limites strictes d’exposition aux rayonnements ionisants pour les travailleurs. Les fonctionnaires hospitaliers ainsi que les autres professionnels étant susceptibles d’être exposés à ces rayons sont classés en deux catégories : 

  • la catégorie A : les travailleurs susceptibles de recevoir une dose efficace supérieure à 6 millisievert (mSv) par an ; 
  • la catégorie B : les travailleurs susceptibles de dépasser la limite de dose efficace du public 1mSv ou une dose équivalente supérieure à 50 mSv pour la peau et les extrémités. 

Pour minimiser les risques, de nombreuses mesures de protection sont mises en place : 

  • une dosimétrie : chaque professionnel exposé porte un dosimètre (poitrine) pour mesurer la quantité de radiation reçue ;  
  • des équipements de protection : à savoir le port de blouses plombées, de lunettes plombées de radioprotection ainsi que des gants de radioprotection plombés ;  
  • une formation : qui est dispensée aux professionnels afin de les sensibiliser et de les prévenir quant aux risques liés à une exposition aux rayonnements ionisants. 

Malgré les mesures de prévention mises en place, plusieurs défis persistent dans le milieu hospitalier. La sous-déclaration des expositions aux rayonnements ionisants et la méconnaissance des risques associés par certains professionnels hospitaliers demeurent des problèmes récurrents. L’évolution rapide des technologies médicales exige une mise à jour constante des compétences et des protocoles de sécurité, ce qui peut être difficile à suivre pour le personnel hospitalier.
Par ailleurs, la charge mentale liée à la gestion des risques radiologiques, notamment la peur d’une exposition accidentelle et la manipulation des équipements de protection, génère un stress supplémentaire, surtout dans des contextes de travail déjà tendus, comme lors de crises sanitaires.
Enfin, le manque de personnel peut conduire à une application moins rigoureuse des règles de sécurité, tandis que le vieillissement des équipements augmente le risque d’exposition en raison de dispositifs obsolètes.
Il est donc essentiel de renforcer la culture du risque, d’améliorer la formation continue et d’investir dans des équipements modernes pour assurer une protection optimale des fonctionnaires hospitaliers. 

La santé au travail des fonctionnaires hospitaliers exposés aux rayonnements ionisants est un enjeu majeur qui nécessite une attention constante. Si des mesures de prévention efficaces existent, leur application et leur adaptation aux réalités du terrain doivent être renforcées.