Avec le développement du vaccin contre la covid-19 des chercheurs se sont penchés sur le traitement contre une autre maladie : la sclérose en plaque. Quelle est cette maladie et qui en est atteint ? La sclérose en plaque touchant une petite partie de la population française, quels sont les numéros utiles à connaître ? En cette période particulière, et alors que plusieurs vaccins sont obligatoires en France, comment la maladie réagit-elle face aux vaccinations contre d’autres maladies ? Son évolution est différente pour chacun et les traitements le sont aussi. Enfin, beaucoup de recherches sont menées pour comprendre les facteurs qui la provoquent mais aussi pour développer de meilleurs traitements. La Mutuelle des Services Publics souhaite éclairer au mieux les points, pouvant être obscurs, de ce sujet assez peu soulevé.

 

Qu’est-ce que la sclérose en plaque ?

 

La Sclérose en plaque (SEP) est une maladie auto-immune, neurologique et évolutive. Comme toutes les maladies auto-immunes, elle entraine un dysfonctionnement du système immunitaire. Le système de défense qui doit protéger le corps se retourne alors contre ses propres cellules et les attaque. Ce dysfonctionnement cause ensuite des lésions au niveau de la gaine de myéline qui entoure les axones (prolongement d’un neurone vers sa cellule) du système nerveux central. Ces axones permettent le passage accéléré du flux nerveux et ont un impact sur toutes les transmissions nerveuses et leur fonction. Ces lésions apparaissant de manière dispersée sont appelées des « plaques de démyélinisation ». Elles entrainent des perturbations motrices mais aussi sensitives, cognitives, visuelles ou sphinctériennes selon leur taille mais aussi leur localisation. Les symptômes varient beaucoup mais on compte notamment une extrême fatigue, des problèmes de concentration ou de mémoire ou encore des troubles musculaires et de la marche. Ces seuls symptômes ne sont pas significatifs d’une SEP, ils peuvent aussi être provoqués par d’autres maladies. C’est une maladie qui, avec le temps, peut progresser en handicap irréversible.

 

Qui est touché par la SEP ?

 

En France c’est la 1ère cause de handicap sévère non traumatique chez les jeunes adultes, avec près de 110 000 personnes concernées et 4 000 à 6 000 nouveaux cas par an.

Elle se déclare vers une moyenne d’âge de 25 à 35 ans et touche davantage les femmes qui représente ¾ des patients. Certains patients peuvent être déclarés très jeune. En France on compterait 700 enfants atteints de SEP.

 

Les bons numéros à avoir en cas de maladie

 

Des lignes téléphoniques sont dédiées à l’aide des patients atteints de la SEP :

 

  • Une ligne d’écoute a été ouverte par l’Arsep avec des médecins bénévoles qui répondent à toutes vos questions : 01 43 90 39 39
  • La Ligue française contre la sclérose en plaque a déployé une ligne d’écoute pour pouvoir parler de la maladie et obtenir des renseignements du lundi au vendredi, de 9h à 17 h. : 0 810 808 953 (coût d’un appel local) ou 01 53 98 98 80 (si vous disposez de la téléphonie illimitée vers un poste fixe)
  • L’Association des paralysés de France a elle aussi un numéro vous permettant d’être en lien avec des psychologues qui vous écouteront du lundi au vendredi de 14h à 18h : 0 800 854 976

 

Peut-on recevoir des vaccins si on est atteint de SEP ?

 

Les études tendent à montrer que le vaccin contre l’hépatite B ou contre les papillomavirus ne sont pas incompatibles avec la maladie.

De même, le vaccin contre la covid-19 ne devrait poser aucun problème en cas de SEP. Pour le moment aucun sur-risque, augmentation de symptômes ou encore développement de formes grave de la maladie ont été observés suite à la prise du vaccin.

 

Comment évolue la SEP ?

 

La SEP est une maladie très rare qui évolue différemment d’un patient à l’autre tant dans ses symptômes que sa vitesse d’évolution. Le diagnostic peut se faire par la mise en évidence de signes cliniques ou encore par l’observation des lésions par IRM. Les symptômes vont être liés à la zone du cerveau touchée, c’est ce qui explique leur grande variété ainsi que leur évolution hétérogène. Ainsi, comme nous l’avons dit, cette maladie peut causer des troubles moteurs, de la sensibilité, visuels, de l’équilibre, de la coordination, urinaire, sexuel ou encore cognitif.

 

Repérer les premiers signes de la maladie

 

La SEP apparait souvent chez les personnes ayant entre 20 et 40 ans. Les signes peuvent être variés tels que la baisse de la vision, des troubles du mouvement, des sensations de picotement ou d’engourdissement répétés ou encore des faiblesses musculaires. La fatigue intense est souvent très présente lors des premiers symptômes de la SEP.

On considère la SEP en deux modes évolutifs : un mode récurrent-rémittent et un mode progressif d’emblée.

 

La forme récurrente-rémittente

 

Cette forme est la plus fréquente, elle représente 85% des cas au début de maladie. L’apparition des symptômes se fait sous une forme de poussée. Ils peuvent se déclarer en quelques heures ou quelques jours souvent accompagnés d’une fatigue extrême et inhabituelle. Puis les symptômes disparaissent entièrement ou partiellement en quelques semaines. Cette rémission est dû à une remyélinisation naturelle (récupération de la myéline) qui diffère pour chaque patient. La durée des périodes de rémissions peut varier d’un patient à l’autre et pour chaque poussée. Avec les années, certains patients connaissent une aggravation de la maladie découlant sur un ou plusieurs handicaps plus graves, de manière continue. Cette aggravation est la forme progressive d’emblée.

 

La forme progressive d’emblée

 

Représentant les 15% de cas restant, cette forme d’aggravation apparait souvent après l’âge de 40 ans. Elle touche autant les hommes que les femmes et ne comporte plus aucune rémission après apparition des symptômes.

 

Quels sont les traitements existants contre la SEP ?

 

Aucun traitement ne permet, à ce jour, de guérir la maladie. En revanche certains peuvent aider contre les poussées lors de la forme rémittente. Ces traitements permettent d’améliorer le quotidien des malades mais leur efficacité est partielle et fluctue en fonction des patients. Ils sont appliqués dans le but de soulager les symptômes mais aussi réduire le nombre, la durée et l’intensité des poussées ainsi que d’éviter des complications trop intenses.

En cas de poussée, des corticoïdes peuvent être proposés pour diminuer les symptômes ou encore ralentir l’évolution de la maladie.

Un traitement de fond peut aussi être mis en place par un neurologue. Ce traitement peut être à base d’immunomodulateurs, pour compenser le dérèglement du système immunitaire (par voie injectable ou en comprimé). Des imunomodulateurs plus actifs peuvent aussi être proposés dans des cas plus graves de la maladie, ce sont des immunosuppresseurs (en perfusion ou voie orale).

Des effets secondaires restent à prévoir dans de genre de traitements, une surveillance particulière de l’état du patient est donc indispensable.

Pour les femmes atteintes de SEP et traitées contre la maladie, une contraception est nécessaire car une grossesse présenterait des risques. Si une grossesse est souhaitée alors elle n’impactera pas la maladie, en revanche les traitements devront être adaptés, certains étant dangereux pour le bébé et la femme enceinte.

Lors de la déclaration de la maladie, et selon son stade, le quotidien du patient est à moduler, en plus des traitements. L’arrêt du tabac est indispensable et l’activité professionnelle doit souvent être adaptée.

En parallèle des traitements médicaux, la rééducation par un kinésithérapeute est aussi importante lors de la prise en charge des patients. Elle permet un entretien musculaire afin de diminuer les risques d’immobilité liés à la SEP. Elle est utile à tous les stades de la maladie.

Le médecin traitant peut reconnaître la SEP comme une affection de longue durée. Les examens et soins en rapport avec la maladie seront alors pris à 100% en charge par l’Assurance Maladie.

 

Quels sont les facteurs de risques favorisant la SEP ?

 

La SEP est une maladie sur laquelle nous n’avons pas encore beaucoup d’information mais nous savons que certains facteurs favorisent son développement.

 

Facteur génétique

 

Il existe des facteurs génétiques faibles qui peuvent augmenter le risque de développer la maladie. Des études ont identifié près de 200 variants génétiques associés à la maladie, la plupart de ces gènes jouant un rôle dans l’immunité.

 

Facteurs environnementaux

 

Les facteurs environnementaux jouent aussi un rôle sur la déclaration de la SEP. Le climat, dans un premier temps, influence la maladie. Le niveau d’ensoleillement, influençant les taux de vitamine D du corps, peut booster ou au contraire affaiblir celui-ci face à cette maladie.

L’environnement familial est aussi un facteur fort, tabagisme, polluants respiratoires ou encore obésité augmentent les risques de développer la maladie.

 

Quelles sont les dernières avancées scientifiques contre la SEP ?

 

Beaucoup de recherches sont faites en vue de développer des traitements pour la SEP. L’un des enjeux serait de pouvoir régénérer la myéline qui est atteinte. L’impact fort sur les neurones et leurs axones est l’une des principales raisons du développement des handicaps. Une régénération de gaine de myéline permettrait de diminuer cette dégénérescence neuronale. Cette théorie en est, pour le moment, à ses phases de tests mais elle permettrait de réduire l’impact de la maladie notamment sur le quotidien et la vie des patients.

 

Avec le développement du vaccin contre la covid-19, des chercheurs se penchent aussi sur le travail d’un traitement par l’ARN messager (article en anglais). Les scientifiques cherchent à développer une stratégie en miroir, à l’opposé de ce qui a été fait pour la vaccination contre la covid-19. L’ARN messager n’est alors pas utilisé pour induire une réaction immunitaire contre le virus, mais au contraire, pour inactiver les réponses auto-immunes.

Encore en phase de test sur des souris, cette méthode semble se montrer prometteuse. Elle permettrait de pouvoir traiter les pathologies auto-immunes comme la SEP. Gardons à l’esprit que la souris est un animal aux maladies assez éloignées de celles de l’homme, il faudra donc attendre avant de voir se développer un traitement efficace pour la SEP.

 

Toutes ces avancées sont encore dans leur phase de recherche et, même si les scientifiques ont de l’espoir suite à leurs découvertes, un traitement pleinement efficace ne sera pas disponible avant plusieurs années encore. Pour continuer à vous tenir informé sur l’avancée de ces recherches, la Mutuelle des Services Public vous propose de suivre la page Facebook sur laquelle nous postons régulièrement. En cas d’avancées majeures nous vous en parlerons.