Les Troubles Musculo-Squelettiques Chez les Agents Territoriaux

Troubles musculo-squelettiques, c’est quoi au juste ? 

Les troubles musculo-squelettiques regroupent un ensemble de pathologies affectant les structures périarticulaires, notamment les muscles, les tendons, les nerfs et les articulations. Ils se manifestent principalement par des douleurs, des raideurs, des picotements ou encore une perte de mobilité dans les zones affectées. 

Les agents territoriaux peuvent être confrontés à divers types de troubles musculo-squelettiques, parmi lesquels : 

  • les tendinites : inflammation des tendons due à des gestes répétitifs ou à une surcharge musculaire ; 
  • le syndrome du canal carpien : compression du nerf médian au niveau du poignet, provoquant engourdissements et douleurs ; 
  • les lombalgies : douleurs dans le bas du dos, souvent liées à une mauvaise posture ou à la manutention de charges lourdes ; 
  • les cervicalgies : douleurs au niveau du cou, fréquemment associées à une posture inadaptée ; 
  • les troubles des genoux et des hanches : causés par des mouvements répétitifs, des flexions excessives ou des contraintes prolongées. 

Ces affections, lorsqu’elles ne sont pas traitées à temps, peuvent évoluer vers des pathologies chroniques et entraîner une incapacité permanente. 

C’est là qu’intervient la Mutuelle des Services Publics (MSP), un acteur clé dans la protection des agents territoriaux. Bien plus qu’une simple complémentaire santé, cette mutuelle propose une prise en charge adaptée aux réalités du métier en offrant des remboursements sur les soins essentiels contre les troubles musculo-squelettiques, comme les consultations spécialisées, les séances de kinésithérapie et d’ostéopathie. 

Quelles sont les causes des TMS chez les agents territoriaux ? 

Les agents territoriaux occupent des postes très variés : agents d’entretien, personnels administratifs, agents techniques ou encore agents d’entretien des espaces verts. Leurs activités peuvent inclure des efforts physiques intenses, des tâches répétitives ou encore un travail statique prolongé. Plusieurs facteurs expliquent donc la prévalence des troubles musculo-squelettiques dans cette catégorie professionnelle. 

Facteurs biomécaniques 

  • Manutention de charges lourdes : certains agents doivent porter, soulever ou déplacer du matériel, ce qui sollicite fortement les muscles et les articulations. 
  • Gestes répétitifs : l’usage fréquent d’outils vibrants comme les perceuses, les marteaux-piqueurs, les tronçonneuses, les tondeuses, les meuleuses, les ponceuses, les débroussailleuses ou encore les burineurs expose les agents à des vibrations pouvant provoquer des troubles musculo-squelettiques, notamment au niveau des mains, des bras et du dos. 
  • Postures contraignantes : s’accroupir, se pencher ou travailler dans des positions inadaptées favorise l’apparition de douleurs chroniques. 

Facteurs organisationnels 

  • Absence de rotation des tâches : l’exécution répétitive des mêmes mouvements, sans alternance avec d’autres tâches sollicitant des groupes musculaires différents, peut entraîner une surcharge musculaire localisée. 
  • Manque de pauses : les temps de récupération sont essentiels pour éviter l’accumulation de fatigue musculaire. Lorsqu’un agent est contraint d’effectuer des efforts prolongés sans interruption, les muscles restent contractés sur une longue période, ce qui augmente le risque d’inflammation et de douleurs chroniques.  
  • Charge de travail élevée : un rythme de travail trop soutenu oblige souvent les agents à adopter des postures inadaptées ou à forcer sur certaines parties du corps pour compenser la pression exercée sur eux. Par exemple, un agent d’entretien devant nettoyer une grande surface dans un délai restreint peut avoir tendance à accélérer ses mouvements et à négliger sa posture, augmentant ainsi les contraintes sur son dos et ses épaules. De même, un agent administratif soumis à une surcharge de dossiers peut passer des heures devant son écran sans ajuster sa posture, ce qui favorise les douleurs cervicales et dorsales. 

Facteurs psychosociaux 

  • Stress et pression professionnelle : un environnement de travail stressant favorise la contraction musculaire involontaire, notamment au niveau des épaules, du dos et du cou. Lorsqu’un agent est soumis à une pression constante (objectifs à atteindre, délais serrés, surcharge de travail), son corps réagit en maintenant une posture rigide et en contractant certains muscles de façon prolongée. Cette tension répétée peut entraîner des douleurs chroniques et aggraver des pathologies existantes comme les tendinites ou les lombalgies. 
  • Manque de reconnaissance : les agents territoriaux exercent souvent des missions exigeantes qui nécessitent un effort physique ou mental important. Lorsque ces efforts ne sont pas valorisés, cela peut générer une démotivation et une fatigue accrue. Le manque de reconnaissance, qu’il provienne de la hiérarchie ou des usagers, peut augmenter la sensation de lassitude et d’épuisement, entraînant une baisse de vigilance et une augmentation du risque de troubles musculo-squelettiques. 
  • Relations interpersonnelles : un climat de travail tendu peut également avoir un impact sur la santé physique des agents. Les conflits avec la hiérarchie ou entre collègues créent un stress supplémentaire qui se traduit par des tensions musculaires inconscientes. 

Comment prévenir les TMS ? 

La prévention des troubles musculo-squelettiques repose sur une approche globale qui combine des actions ergonomiques, organisationnelles et humaines. Une démarche participative impliquant les agents eux-mêmes, les responsables RH et les services de santé au travail est essentielle. 

  • Adapter le mobilier et les équipements : ajuster la hauteur des bureaux, utiliser des sièges ergonomiques et des supports adaptés permet de réduire les tensions musculaires. 
  • Fournir des équipements de protection individuelle (EPI) : gants anti-vibrations, chaussures adaptées et harnais pour la manutention limitent les contraintes physiques. 
  • Optimiser l’espace de travail : organiser le matériel de manière accessible pour éviter les torsions excessives. 
  • Alterner les tâches : éviter la répétitivité en diversifiant les tâches et en instaurant un système de rotation des missions. 
  • Encourager les pauses actives : proposer des exercices d’étirement ou de relaxation pour détendre les muscles sollicités. 
  • Adapter la charge de travail : répartir équitablement les tâches pour ne pas surcharger certains agents. 
  • Former aux bonnes pratiques posturales : des sessions d’apprentissage sur les gestes et postures permettent d’adopter de meilleures habitudes. 
  • Sensibiliser aux risques liés aux troubles musculo-squelettiques : informer les agents sur les symptômes précoces afin qu’ils puissent consulter rapidement en cas de douleurs. 
  • Encourager l’échauffement musculaire : comme dans le sport, préparer son corps avant d’exécuter des tâches physiques intenses réduit le risque de blessures. 
  • Mettre en place un suivi médical régulier : des bilans de santé permettent de détecter les premiers signes de troubles musculo-squelettiques et d’agir en amont. 
  • Favoriser le dialogue entre agents et encadrants : instaurer un climat de confiance pour que les employés puissent signaler d’éventuelles difficultés. 

Les troubles musculo-squelettiques constituent un enjeu majeur pour la santé des agents territoriaux et le bon fonctionnement des services publics. Pour limiter leur impact, il est impératif d’adopter une démarche préventive combinant ergonomie, formation et organisation du travail.