Cosmétiques et perturbateurs endocriniens

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien et quels sont les risques d’exposition ?

Un perturbateur endocrinien est une molécule, naturelle ou de synthèse, qui perturbe le fonctionnement hormonal du corps. Cela peut être le cas chez les humains mais aussi chez les animaux.

Selon l’agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine, les perturbateurs endocriniens peuvent pénétrer dans le corps humain de cinq manières. Ainsi, la contamination peut se faire par voie :

digestive ;
cutanée ;
respiratoire ;
parentérale (par l’administration de médicaments) ;
fœto-placentaire pendant la grossesse et via l’allaitement après la naissance.

Les perturbateurs endocriniens peuvent modifier le bon fonctionnement des hormones, limiter ou bloquer leurs actions. De fait, les effets sur la santé peuvent être importants. Tout dépend du taux pénétrant dans le corps, de son accumulation, des effets combinés de plusieurs perturbateurs endocriniens ou de la répétition des expositions.

Aujourd’hui, les perturbateurs endocriniens sont partout dans nos vies. On en retrouve dans l’air, l’eau, la nourriture ou les cosmétiques mais aussi dans bien d’autres produits. En s’accumulant dans le corps, ils peuvent avoir diverses conséquences sur le long terme.

L’ARS de Nouvelle-Aquitaine classe les pathologies dans six catégories :

altération de la santé reproductive et troubles génitaux (fertilité, ovaires polykystiques) ;
cancers hormono-dépendants (ovaires, testicules, prostate et sein) ;
troubles métaboliques (obésité, diabète de type 2) ;
pathologies cardio-vasculaires ;
atteinte du système neuropsychique (hyperactivité, autisme, maladie d’Alzheimer et de Parkinson…) ;
autres effets (asthme, perturbation de la tyroïde…).

Quels sont les principaux perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques ?

Il existe aujourd’hui une liste établie par l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, l’Anses, où figurent 906 substances. Elles sont classées en trois catégories selon si leur action est avérée, présumée ou suspectée. Toutes ces molécules ne sont pas présentes dans les cosmétiques.

Voici un aperçu des principaux perturbateurs endocriniens qu’on peut retrouver dans les produits du marché.

Les phtalates sont présents notamment dans les vernis à ongles ou utilisés pour fixer les parfums. Le plus documenté est le DEHP et il est associé au dysfonctionnement de la thyroïde et à celui des testicules.
Les parabènes sont très largement utilisés en cosmétique, du fait de leurs vertus conservatrices. On les retrouve dans les crèmes, produits d’hygiène, savons, shampoings, mais aussi les dentifrices et les lotions après-rasage. Ils ont un effet œstrogénique et anti-androgénique et pourraient avoir un impact sur la fécondité, le fonctionnement de la thyroïde et provoqueraient des problèmes de surpoids.
Le phénoxyéthanol est un conservateur surtout présent dans les savons et les parfums. Ses risques pour la reproduction sont en cours d’évaluation.
Les oxybenzones sont les filtres UV présents dans de nombreux produits solaires et anti-âge. Ils retardent la puberté et perturbent le développement des organes reproducteurs.

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Comment réduire notre exposition quotidienne aux perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques ?

Grâce à la liste INCI répertoriant tous les perturbateurs endocriniens présents sur le marché, il est très facile de repérer ceux présents dans les cosmétiques ou produits d’hygiène. Il peut être intéressant de regarder la composition exacte de ce qu’on utilise, que ce soit le dentifrice, la crème de jour ou le baume à lèvres.

Il est également préférable de se tourner vers des produits composés d’ingrédients d’origine naturelle et biologique. Des labels comme Cosmébio et Ecocert proposent des produits qui respectent la santé et l’environnement. En choisissant ces produits, vous vous assurez d’utiliser des produits aux compositions saines et sans perturbateurs endocriniens.