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Qu’est-ce que le syndrome de stress post-traumatique ?

Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est un trouble anxieux sévère qui survient à la suite d’un événement traumatisant vécu ou observé. Il peut s’agir d’une agression, d’un décès brutal, d’une erreur médicale dramatique, ou d’une situation de violence extrême. Le SSPT se manifeste par des symptômes intenses qui perdurent dans le temps, bien après l’événement. 

Le syndrome de stress post-traumatique se manifeste par des souvenirs intrusifs, des cauchemars, une hypervigilance et parfois un évitement des situations rappelant le traumatisme.

Pourquoi les agents de la FPH sont-ils particulièrement exposés au SSPT ?

Les agents en première ligne comme les infirmiers, aides-soignants, médecins, brancardiers, ambulanciers, et le personnel des urgences, des blocs opératoires, de la réanimation ou de la morgue, sont quotidiennement confrontés à des situations qui peuvent être profondément traumatisantes et augmenter significativement le risque de développer un syndrome de stress post-traumatique.

Des situations qui peuvent être multiples et variées telles que : 

  • des décès inattendus ou violents : la prise en charge de victimes d’accidents graves, d’agressions, ou de suicides, notamment lorsque les patients sont jeunes, peut laisser des séquelles psychologiques importantes. Assister à la mort d’un patient, malgré les efforts déployés, est une source constante de confrontation à l’impuissance et à la douleur ; 
  • une prise en charge des victimes de violences : qu’il s’agisse de violences physiques, sexuelles, ou de cas d’enfants maltraités, l’exposition à la souffrance et aux récits de ces traumatismes peuvent être très difficiles à gérer et augmenter le risque de syndrome de stress post-traumatique ; 
  • une confrontation à la souffrance extrême et incurable : s’occuper de patients atteints de maladies en phase terminale, ou de ceux qui souffrent de douleurs intenses et chroniques, expose les soignants à une empathie qui peut se transformer en un lourd fardeau émotionnel ; 
  • des erreurs médicales perçues ou réelles : la peur de commettre une erreur, ou la gestion d’une erreur avérée, peut générer une culpabilité et une détresse psychologique intenses, pouvant évoluer vers un syndrome de stress post-traumatique ; 
  • une agression verbale ou physique : les agents hospitaliers sont parfois la cible de la colère ou de la frustration des patients et de leurs proches, ce qui peut engendrer des agressions, qu’elles soient verbales ou physiques. Ces incidents, souvent répétés, érodent le sentiment de sécurité et de respect ; 
  • une surcharge de travail chronique et un manque de personnel : ces facteurs, bien que non directement traumatisants, créent un environnement propice à l’épuisement professionnel (burnout). Un état d’épuisement physique et émotionnel peut grandement affaiblir les défenses psychologiques des agents, les rendant plus vulnérables au développement d’un syndrome de stress post-traumatique face à un événement déclencheur ; 
  • des situations épidémiques ou sanitaires exceptionnelles : des crises comme la pandémie de COVID-19 ont montré l’impact psychologique intense sur les équipes soignantes, contraintes de travailler dans des conditions extrêmes, avec un risque élevé de contagion, un afflux de patients et une surcharge émotionnelle constante. 

Le syndrome de stress post-traumatique ne résulte pas toujours d’un événement unique et spectaculaire ; il peut aussi être la conséquence de l’accumulation de microtraumatismes, de tensions répétées et de l’usure professionnelle. Chaque incident, même mineur en apparence, peut s’ajouter à la charge émotionnelle, jusqu’à dépasser les capacités d’adaptation de l’individu. 

Face à cette réalité, il devient essentiel que les agents hospitaliers puissent non seulement bénéficier d’un accompagnement psychologique adapté, mais aussi compter sur une couverture santé solide, capable de répondre aux exigences de leur métier.
Ainsi la Mutuelle des Services Publics (MSP) propose une offre spécialement conçue pour les fonctionnaires hospitaliers alliant couverture renforcée, services utiles au quotidien et accompagnement à la fois humain et professionnel, pour les protéger tout au long de leur parcours et les aider à faire face à la réalité de leur quotidien.

SSPT : quels sont les signes d’alerte chez les agents hospitaliers ?

Reconnaître les signes du syndrome de stress post-traumatique est la première étape cruciale pour y faire face. Ces signes peuvent être subtils au début et s’aggraver avec le temps s’ils ne sont pas pris en charge. Ils peuvent se manifester sur le plan psychologique, physique et comportemental. Il est essentiel d’être attentif à soi-même, mais aussi à ses collègues, car le syndrome de stress post-traumatique peut se manifester différemment d’une personne à l’autre. 

Signes psychologiques 

  • Anxiété généralisée ou attaques de panique : une sensation constante d’appréhension ou des épisodes soudains et intenses de peur, accompagnés de symptômes physiques comme des palpitations, des difficultés respiratoires, et des tremblements. 
  • Tristesse persistante ou dépression : un sentiment de mélancolie durable, une perte d’intérêt pour les activités autrefois appréciées, une fatigue constante et des troubles du sommeil. 
  • Détachement émotionnel ou indifférence : une sensation d’être « hors de soi », coupé de ses émotions ou de celles des autres, ce qui peut impacter les relations personnelles et professionnelles. 
  • Irritabilité ou colère inexpliquée : des sautes d’humeur fréquentes, une susceptibilité accrue, et des réactions disproportionnées à des situations anodines. 
  • Difficultés de concentration et troubles de la mémoire : des problèmes à se concentrer sur les tâches, des oublis fréquents, et des « trous de mémoire » liés au traumatisme ou à d’autres événements. 
  • Idées noires ou pensées suicidaires : c’est un signe d’alerte majeur qui nécessite une consultation en urgence. Ne jamais ignorer ces pensées et chercher immédiatement de l’aide. 

Signes physiques 

  • Troubles du sommeil : des insomnies (difficulté à s’endormir ou à rester endormi), des réveils nocturnes fréquents, ou des cauchemars récurrents liés au traumatisme. 
  • Fatigue chronique : un épuisement persistant qui ne disparaît pas avec le repos, même après de longues périodes de sommeil. 
  • Tensions musculaires, maux de tête, problèmes digestifs : le corps réagit au stress chronique par des somatisations variées. 
  • Augmentation de la consommation d’alcool, de tabac ou de drogues : ces substances sont souvent utilisées comme des béquilles pour « anesthésier » la douleur émotionnelle, mais elles ne font qu’aggraver les symptômes du syndrome de stress post-traumatique à long terme.

Signes comportementaux 

  • Isolement social : un retrait des activités sociales, un évitement des amis ou de la famille, et une préférence pour la solitude. 
  • Évitement des activités ou des lieux : refus de participer à des activités professionnelles ou personnelles qui rappellent, même de loin, l’événement traumatisant. 
  • Diminution de la performance professionnelle : des difficultés à réaliser les tâches habituelles, des erreurs plus fréquentes, ou un manque de motivation au travail. 
  • Comportements à risque : impulsivité, imprudence, ou adoption de comportements dangereux, parfois pour retrouver des sensations ou pour échapper à la douleur émotionnelle. 

Le syndrome de stress post-traumatique ne se manifeste pas toujours de la même manière chez tout le monde, et être attentif aux changements de comportement ou d’humeur de ses pairs est une forme précieuse de soutien. N’oublions pas que demander de l’aide est un acte de courage, non un signe de faiblesse.

Personnel hospitalier : que faire en cas de syndrome de stress post-traumatique ?

Faire face au syndrome de stress post-traumatique nécessite du courage, de la persévérance et un accompagnement adapté. Il existe des stratégies concrètes et efficaces pour traverser cette épreuve et retrouver un équilibre.

1. Briser le silence : en parler

La première étape, souvent la plus difficile, est de parler de ce que l’on ressent. Trop d’agents hospitaliers taisent leur souffrance par peur du jugement ou de l’incompréhension. Pourtant, verbaliser son mal-être est essentiel pour enclencher un processus de guérison. Cela peut se faire :

  • auprès d’un collègue ou proche de confiance ; 
  • auprès du médecin du travail ou de la médecine préventive ; 
  • via les cellules de soutien psychologique mises en place par certains établissements.

2. Consulter un professionnel de santé mentale

La prise en charge du syndrome de stress post-traumatique repose principalement sur un accompagnement psychothérapeutique, voire médicamenteux. Les approches les plus efficaces incluent :

  • la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : pour déconstruire les schémas de pensée négatifs ; 
  • l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) : pour retraiter les souvenirs traumatiques ; 
  • la sophrologie, l’hypnose médicale, la pleine conscience : en complément pour réduire l’état d’anxiété. 

Un arrêt de travail peut être nécessaire, temporairement, pour éviter l’aggravation du trouble.

3. Adopter des habitudes saines au quotidien

Pour mieux faire face au syndrome de stress post-traumatique, il est important d’adopter des habitudes de vie favorables à l’équilibre physique et mental :

  • veiller à son hygiène de vie : un sommeil réparateur, une alimentation variée et une activité physique régulière contribuent à renforcer la santé mentale et à mieux gérer le stress au quotidien ; 
  • apprendre à se détendre : des pratiques comme la respiration profonde, la méditation, le yoga ou la sophrologie aident à apaiser le système nerveux et à réduire les tensions liées au traumatisme ; 
  • conserver du temps pour soi : pratiquer des loisirs ou des activités qui procurent du plaisir permet de contrebalancer la charge émotionnelle du travail ; 
  • limiter les comportements à risque : si l’alcool, le tabac ou d’autres substances peuvent sembler apaiser sur le moment, ils aggravent en réalité les symptômes. Mieux vaut demander de l’aide en cas de besoin.

Faire face à un syndrome de stress post-traumatique en tant qu’agent de la fonction publique hospitalière est un défi, mais pas une fatalité. En reconnaissant les signaux d’alerte, en acceptant de se faire aider, et en évoluant dans un environnement professionnel bienveillant, il est possible de se reconstruire, étape par étape. 

Parce que valoriser la santé mentale des soignants, c’est aussi garantir la qualité du service public hospitalier.