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Perte d’audition : quels sont les métiers les plus exposés dans la FPT ?

Les agents de la fonction publique territoriale (FPT) sont nombreux à exercer leurs missions dans des milieux bruyants, parfois sans réelle conscience du danger pour leur audition. Pourtant, l’exposition quotidienne à des niveaux sonores élevés peut entraîner une perte d’audition progressive, souvent irréversible. Certains secteurs de la fonction publique territoriale sont particulièrement concernés en raison de l’utilisation fréquente d’engins motorisés, de machines ou d’outils bruyants.  

Voici un tour d’horizon des métiers les plus exposés et des sources principales de nuisance sonore :

1. Services techniques et voirie

Les agents affectés aux travaux publics ou à la voirie sont en première ligne face aux risques auditifs.

  • Sources de bruit : tronçonneuses, marteaux-piqueurs, souffleuses, tondeuses, taille-haies thermiques, compacteurs, camions-bennes, raboteuses, etc. 
  • Niveau d’exposition : certaines machines dépassent allègrement les 100 dB(A), comme les marteaux-piqueurs (jusqu’à 120 dB(A)). Or, une exposition prolongée à partir de 80 dB(A) est déjà nocive pour l’audition, surtout sans protection adéquate. 

À noter :bruit et vibrations vont souvent de pair. L’utilisation d’outils bruyants et vibrants peut non seulement entraîner une perte d’audition, mais aussi favoriser l’apparition du syndrome des vibrations main-bras.

2. Espaces verts et métiers du paysagisme

Les jardiniers territoriaux et agents des espaces verts sont confrontés à un bruit quasi permanent, en raison de l’usage d’outils portatifs.

  • Sources de bruit : débroussailleuses, souffleuses à feuilles, tronçonneuses, tailles-haies, tracteurs-tondeuses. 
  • Fréquence d’exposition : quotidienne et souvent continue, notamment en période de forte activité (printemps-été). 
  • Risques : l’exposition répétée au bruit mécanique, surtout lorsqu’il est proche de l’oreille, risque de provoquer une perte progressive de l’audition.

3. Maintenance et gestion technique des bâtiments

Les agents chargés de l’entretien des bâtiments communaux (mairies, écoles, gymnases, médiathèques…) sont également exposés à des nuisances sonores importantes.

  • Sources de bruit : groupes électrogènes, chaudières, perceuses, scies circulaires, ponceuses, ventilations bruyantes, alarmes de sécurité en test. 
  • Risques : les interventions se font souvent dans des lieux confinés, ce qui accentue la résonance et augmente le niveau de danger sonore.

4. Voirie et propreté urbaine

Les métiers liés à la propreté de la voie publique et à la collecte des déchets sont aussi fortement exposés au risque de perte d’audition.

  • Sources de bruit : compresseurs, bennes à ordures, camions de collecte, balayeuses mécaniques, bruit ambiant de la circulation. 
  • Particularité : ces nuisances sont parfois perçues comme normales ou « inhérentes au métier », ce qui retarde la mise en œuvre de mesures de prévention.

Perte auditive chez les agents FPT : d’autres facteurs aggravants ?

Au-delà de l’exposition au bruit sur le lieu de travail, plusieurs éléments peuvent favoriser ou accélérer une perte d’audition chez les agents de la fonction publique territoriale. Il est important de les connaître pour mieux les prévenir : 

  • le vieillissement naturel : la presbyacousie, forme de perte auditive liée à l’âge, apparaît généralement dès 50 ans ; 
  • le stress professionnel et la fatigue auditive : une sollicitation constante de l’attention auditive peut entraîner une hypersensibilité ou une dégradation progressive de l’ouïe ; 
  • les médicaments ototoxiques : certains traitements (antibiotiques, diurétiques, anticancéreux) peuvent endommager l’oreille interne ; 
  • l‘absence ou le mauvais usage de protections auditives : le non-port ou l’utilisation inadaptée de casques ou bouchons réduit considérablement l’efficacité des mesures de prévention.

Agents de la FPT : comment reconnaître les premiers signes de la perte auditive ?

Pour les agents de la fonction publique territoriale, dont les missions reposent sur l’écoute et l’échange, identifier les premiers signes de baisse auditive est un véritable enjeu professionnel et personnel. 

Signes à repérer au quotidien

La perte d’audition ne survient pas brutalement : elle s’installe généralement de manière progressive, ce qui la rend parfois difficile à identifier. Pourtant, certains signes doivent alerter, en particulier chez les agents de la FPT, dont les missions reposent souvent sur une communication fluide avec les collègues, les usagers ou les partenaires externes. 

Voici les principaux signaux à surveiller : 

  • une difficulté à suivre les conversations, notamment dans les environnements bruyants ; 
  • l’impression que les interlocuteurs n’articulent pas correctement, ce qui génère frustration et incompréhension ; 
  • le besoin d’augmenter le volume de la télévision, du téléphone ou de la radio pour percevoir clairement les sons ; 
  • une tendance à faire répéter, à répondre de manière décalée ou imprécise, voire à éviter les échanges sociaux par peur de mal comprendre. 

Ces manifestations, bien qu’apparemment anodines, peuvent signaler un début de presbyacousie ou un trouble auditif plus spécifique lié à l’environnement professionnel. Plus la prise en charge est précoce, meilleures sont les chances de préserver les capacités auditives et de limiter l’impact sur la vie quotidienne. 

Quand consulter ?

Il est essentiel de ne pas attendre que la perte d’audition devienne handicapante pour réagir. Dès l’apparition des premiers symptômes, une consultation s’impose, que ce soit auprès de votre médecin traitant, du médecin du travail ou directement auprès d’un ORL. Ce dernier pourra réaliser un bilan auditif complet (audiogramme) afin d’évaluer précisément votre audition. 

Passé 50 ans, un suivi auditif régulier tous les 2 à 3 ans est conseillé, même en l’absence de symptômes apparents. Cela permet de détecter à temps une éventuelle baisse auditive liée à l’âge ou à des expositions professionnelles cumulées. 

Face aux risques de perte d’audition, souvent progressifs et difficiles à détecter, il est important de pouvoir s’appuyer sur une couverture santé adaptée. Pour les agents territoriaux, s’informer sur les solutions de complémentaire santé spécifiques permet de mieux anticiper les besoins, de faciliter l’accès aux soins spécialisés et de prendre en charge les dépenses liées aux bilans auditifs, aux consultations ORL ou aux équipements auditifs.
Dans cette logique de prévention et d’accompagnement, la Mutuelle des Services Publics (MSP) propose des formules pensées pour les agents de la fonction publique territoriale. En choisissant une protection sur mesure, vous agissez concrètement pour préserver durablement votre capital auditif tout en maîtrisant votre budget santé. En savoir plus, sur nos offres de mutuelle pour les fonctionnaires territoriaux.

Agents de la fonction publique territoriale : comment prévenir la perte d’audition ?

Dans la fonction publique territoriale, limiter les expositions sonores est essentiel pour prévenir la perte d’audition. Une démarche efficace repose sur l’évaluation des risques, l’équipement adapté et la sensibilisation continue des agents.

1. Évaluer les risques sonores : un point de départ incontournable

Avant de mettre en place des mesures concrètes, il est indispensable d’évaluer le niveau d’exposition au bruit sur les différents postes de travail.

Cette évaluation permet d’identifier les situations à risque et les agents les plus exposés aux nuisances sonores. En fonction des résultats, des mesures adaptées peuvent être déployées : mise à disposition de protections auditives, ou encore adaptation de l’organisation du travail. 

Réaliser un diagnostic précis est la base indispensable pour construire une politique de prévention efficace contre la perte d’audition chez les agents territoriaux.

2. Réduire le bruit à la source grâce aux protections collectives

Les mesures de protection collective sont les plus efficaces à long terme, car elles agissent directement sur la source du bruit et participent à prévenir la perte d’audition. Plusieurs actions peuvent être mises en place par les collectivités territoriales :

  • remplacer ou entretenir les équipements bruyants pour en réduire l’émission sonore ; 
  • isoler les sources de bruit, comme certaines machines, en les plaçant dans des enceintes acoustiques ; 
  • aménager les locaux : poser des matériaux absorbants sur les murs, cloisons et plafonds pour limiter la réverbération ; 
  • adapter l’organisation du travail : limiter le nombre d’agents exposés simultanément, favoriser la rotation sur les postes à risque. 

Ces actions, inscrites dans une démarche de prévention globale, contribuent à améliorer durablement le confort sonore de tous les agents de la fonction publique territoriale.

3. Équiper les agents de protecteurs auditifs individuels

Même si les mesures de protection collectives sont primordiales, elles ne permettent pas toujours d’éliminer totalement les nuisances sonores sur les lieux de travail. Pour éviter tout risque de perte d’audition, l’employeur se doit de fournir des protections auditives individuelles (PAI) adaptées, parmi lesquelles :

  • les bouchons d’oreille classiques : en mousse, silicone ou cire, ils sont faciles à utiliser et efficaces pour une protection ponctuelle contre les bruits modérés ; 
  • les bouchons d’oreille moulés sur mesure : réalisés à partir d’une empreinte du conduit auditif, ils garantissent un confort maximal et une protection constante. Parfaits pour les agents territoriaux exposés quotidiennement à des niveaux sonores importants ; 
  • les casques anti-bruit : enveloppant l’ensemble de l’oreille, ils sont très performants dans les environnements fortement bruyants (chantiers, engins, événements). Certains modèles sont équipés de systèmes de réduction active du bruit, particulièrement utiles dans les situations extrêmes. 

Le port de ces dispositifs doit être strict et permanent pendant toute la durée d’exposition. Une seule interruption, même de quelques minutes, suffit à réduire considérablement leur efficacité protectrice.

4. Informer, former, impliquer : le rôle central de la sensibilisation

Une protection auditive mal utilisée perd toute son efficacité. C’est pourquoi la sensibilisation à la perte d’audition joue un rôle central dans toute stratégie de prévention. Les agents doivent être régulièrement formés aux risques liés à l’exposition au bruit, et aux pathologies qui en découlent (acouphènes, surdité professionnelle…). Une formation qui doit notamment porter sur :

  • la détection des premiers signes de perte d’audition : difficultés de compréhension, besoin de faire répéter, hypersensibilité sonore, etc. ; 
  • le bon usage des protections auditives, essentielles pour protéger et préserver son audition. 

Par ailleurs, des campagnes régulières de prévention (affichages, vidéos, ateliers pratiques…) permettent d’ancrer durablement les bons réflexes auprès des agents territoriaux. Le référent santé-sécurité au travail peut également relayer ces actions et ces informations.

5. Adopter des comportements protecteurs au quotidien

La prévention de la perte d’audition ne repose pas uniquement sur les équipements. Certains gestes simples contribuent à préserver son audition jour après jour comme :

  • respecter scrupuleusement le port des protections dès l’entrée dans une zone bruyante, sans interruption, même brève ; 
  • faire des pauses régulières dans un environnement calme pour soulager l’oreille ; 
  • s’éloigner des sources de bruit dès que possible, doubler la distance permet de diviser l’intensité sonore par quatre ; 
  • limiter le volume des outils de communication (talkies-walkies, radios, casques audio), souvent utilisés dans la FPT, afin d’éviter la surcharge auditive. 

Ces réflexes simples, appliqués au quotidien, viennent compléter les dispositifs techniques et renforcer la lutte contre la perte d’audition chez les agents de la fonction publique territoriale. 

Agents de la FPT, votre travail est précieux pour la communauté. Il ne doit pas se faire au détriment de votre santé. Protégez-vous donc efficacement contre la perte d’audition en adoptant les bons réflexes et en vous appuyant sur une couverture santé adaptée à vos besoins.

FAQ – Perte d’audition chez les agents de la FPT : les questions les plus fréquentes 

La perte d’audition est-elle reconnue comme une maladie professionnelle ?
Une perte d’audition entraînant une surdité peut être reconnue comme une maladie professionnelle si elle résulte directement de votre activité professionnelle ou de votre environnement de travail. 

Mon employeur est-il obligé de me fournir des protections auditives ?
Oui, absolument. Selon le Code du travail (article R. 4434-7), l’employeur (votre collectivité territoriale) se doit de mettre à votre disposition des protecteurs auditifs individuels. 

Qu’est-ce qu’un audiogramme ?
L’audiogramme est un test qui permet de mesurer votre acuité auditive. C’est un examen indolore et non-invasif, indispensable pour diagnostiquer et quantifier une éventuelle perte d’audition.